Retour aux sources du karate-do

Les arts martiaux, qu'ils soient extrême-orientaux (wushu chinois, budo japonais…) ou européens (escrime, savate, canne…), sont arrivés jusqu'à nous grâce à une relation particulière, de maîtres à disciples. Ils se sont transmis ainsi, à travers les siècles et les pays, chaque maillon de la chaîne de transmission ayant son importance (ajouts, créations, erreurs, interprétations).

Henry Plée (10ème dan, précurseur dans nombre d'arts martiaux), dans une de ses chroniques, expliquait que pour bien connaître un art martial, il fallait non seulement le pratiquer mais aussi se pencher sur son histoire. Et il est vrai qu'un disciple sincère finit par s'intéresser à l'histoire de sa discipline pour en améliorer sa compréhension.

Il existe un chapelet de petites îles, plus ou moins grandes, à la frontière de plusieurs mondes (Chine, Japon, Taiwan). L'une d'entre elles, Okinawa, a joué un rôle fondamental dans la création d'une méthode de défense personnelle qu'on appelle actuellement le karaté. Cette île finit par intéresser les pratiquants de l'art de la main vide qui cherchent à comprendre les fondements et les origines du karaté.

Aussi, lorsque Bernard Cousin nous a proposé de l'accompagner à Okinawa, en juillet 2008, nous avons décidé de partir aux sources du karate-dô à Naha.

Ce voyage a été imaginé et préparé sous trois angles :

Pratiquer une forme de karaté traditionnel okinawaïen. Le World Budosai de l'I.O.G.K.F., dirigé par Higaonna sensei était une parfaite opportunité. Bernard Cousin, qui est le représentant pour la France de l'I.O.G.K.F., nous a facilité cette expérience.

Visiter et retrouver dans l'île, les lieux qui ont vu naître le karaté : Naha, Shuri, Tomari, Chatan…

S'imprégner du mode de vie des Uminchu (le peuple de la mer – habitants de l'archipel) pour mieux comprendre les particularités des Ryù Kyù (nom de l'archipel).

Nous en profitons pour remercier Miguel Da Luz, rédacteur en chef de la superbe revue The Okinawan, pour l'aide essentielle qu'il nous a apporté durant notre séjour.

Nous vous proposons donc de découvrir dans une série d'articles à venir :

- le karaté tel qu'il est pratiqué à Okinawa, dans une organisation internationale (I.O.G.K.F.), mais aussi dans de petits dojos aux traditions familiales.

- les différents maîtres qui nous ont transmis le karaté.

- la vie à Naha, la capitale de l'île. Dans ces articles, vous pourrez trouver nombre de renseignements pratiques qui vous faciliteront un éventuel séjour à Okinawa.

Bernard Cousin – Bio express

(7 juin 1947 - 3 mai 2012)

Bernard Cousin débute le karaté shôtôkan en 1966.

Il découvre le karaté goju ryu en 1974.

Fin 1976, il est un des premiers français à se rendre à Okinawa, chez maître Eiichi Miyazato, élève direct du fondateur Chojun Myagi. Il réside et s'entraîne un mois au Jundokan.

Il rejoint l'I.O.G.K.F., fondée par Morio Higaonna, en 1980.

Il est le directeur technique de l'I.O.G.K.F. pour la France.

Il a reçu en 1994 le titre de shihan, puis obtenu plus récemment le 7ème dan. Ces titres lui ont été décernés par M. Higaonna sensei.

Il est l'auteur d'un des rares livres en français traitant du goju ryu et intitulé : Goju Ryu Karaté Bu Jutsu – La voie de la tradition (Budo Editions)

De nombreux reportages sur les arts martiaux japonais, les sumos, les samouraïs, le yabusame sont à découvrir sur le site : www.japon-photos.com